Odette est Bruxelloise, Georges coule des jours heureux du côté de Perwez. Près de quatre décennies les séparent. Cette différence de génération influe-t-elle sur leur relation à la mort ? Parler de la mort est-il toujours un tabou ? Et est-ce qu’ils ont déjà réfléchi à leurs dernières volontés ? Rencontre avec deux amoureux de la vie.
Dans une enquête que DELA a menée avec Sudpresse sur notre relation à la mort, 67% des 1.000 répondants reconnaissent qu’en parler reste un tabou. Même si on a déjà réfléchi à ses dernières volontés, ou si on a pris des dispositions pour préparer ses propres funérailles. Et toutes les générations sont du même avis. Nous avons confronté la vision de deux de ces intervenants pour qui une discussion sur le sujet semble néanmoins très naturelle.
Odette (71 ans) aura eu une vie bien remplie et, comme toutes les vies bien remplies, que la mort n’a pas épargné. Elle a perdu ses parents il y a quelques années déjà mais et elle vient de laisser partir trois de ses cousines, qui avaient presque le même âge qu’elle. Pourtant, elle n’hésite pas à clamer bien fort qu’elle ne craint pas la mort, qu’elle fréquente au quotidien, en tant que bénévole dans le service d’oncologue d’un hôpital bruxellois. Quant à Georges (32 ans), son expérience du deuil est toute récente. Il confie avoir récemment perdu sa grand-mère tendrement aimée.
George, qui fait un métier à risque dans le secteur de l’aviation, affirme que la mort ne lui fait pas peur et reste convaincu que, quel que soit son âge, il ne faut surtout pas en faire un sujet tabou. Même credo pour Odette, qui aborde le sujet de la mort au quotidien mais en s’adaptant à ses patients, à demi-mots, avec pudeur ou, au contraire, avec une touche de dérision, voire d’humour.
Tous les deux sont convaincus que, face au grand départ comme face à l’existence, les choses sont toujours un peu moins difficiles quand on est bien préparé. En consignant, par exemple, ses dernières volontés ou même en préparant ses propres funérailles.
En dépit de leur différence d’âge, Odette pas plus que Georges n’a pas une vision noire de la mort, dont elle est persuadée qu’elle n’est qu’un épisode de la vie, un ultime épisode. Philosophe, elle commente : « Même s’il ne nous reste que peu de temps à passer sur terre, il faut savoir profiter pleinement de l’incroyable beauté de la vie, prendre le temps d’être auprès de ses proches, ne jamais laisser passer une occasion de leur dire combien on les aime. » Elle poursuit : « J’ai passé toute ma vie à chanter au sein d’une chorale. J’espère qu’au jour de mes obsèques, on chantera à pleine voix. Après, j’aimerais rejoindre le cycle de la vie et que, sur mes cendres, on plante un arbre, qui prolongera mon existence. »
Quant à Georges, après une vie passée à se rendre « utile », il ne peut pas imaginer un seul instant venir « empoisonner » la vie de ses proches, en leur laissant tout le poids de ses obsèques. Une certitude qui l’a conduit à déjà aborder le sujet en toute franchise, et en consignant ses dernières volontés.
Pour beaucoup d’entre nous, il reste difficile de penser à nos propres obsèques et d’en parler avec nos proches. Découvrez quelques conseils pour aborder le sujet sans tabou, et même un jeu de cartes pour aborder le sujet avec vos proches de manière plus ludique. À l’issue de la discussion, consignez vos souhaits funéraires dans notre outil dédié en ligne.