Johan a préparé ses propres funérailles dans le moindre détail, inspiré et soutenu par Gaëlle, conseillère funéraire.
« Quand nous organisons des funérailles, nous essayons toujours de personnaliser la cérémonie au maximum », explique Gaëlle, conseillère funéraire chez DELA. « Nous nous basons généralement sur ce que la famille nous dit du défunt lors de nos entretiens. En quoi était-il unique ? »
Loisirs, anecdotes, traits de caractère... Autant de petites choses qui peuvent rendre des funérailles spéciales. Gaëlle : « J’ai récemment organisé la cérémonie d’un grand amateur de café. Le salon mortuaire baignait dans une délicieuse odeur de café. » Lea, collègue de Gaëlle, se souvient une histoire similaire : « Pour une dame qui collectionnait les théières depuis plus de 30 ans (elle en avait plus de 600), on a choisi, avec la famille, la plus belle théière de la collection en guise d’urne. Chercher l’originalité avec l’aide des proches permet de réellement faire la différence. »
Certains défunts consignent leurs dernières volontés par écrit avant de mourir. « C’est très rassurant pour les proches, car ils ont la certitude que tout sera organisé comme le souhaitait le défunt », explique Gaëlle. « Même si c’est exceptionnel, il nous arrive d’organiser des funérailles avec et pour la personne sur le point de s’en aller. C’est toujours très émouvant, mais aussi très beau de pouvoir partager les derniers moments de quelqu’un. » C’est ce qui s’est passé avec Johan, qui a choisi l’euthanasie à 53 ans, au terme d’une longue maladie.
Gaëlle : « Johan était littéralement aux commandes de ses funérailles. Lorsqu’il est arrivé dans notre centre funéraire pour les organiser, 7 semaines avant son euthanasie, il voulait essentiellement régler les aspects pratiques et administratifs. Jusqu’à ce que je lui dise que nous pouvions aussi peaufiner ensemble des détails de la cérémonie, dans le respect de ses souhaits. Il ne savait pas que c’était possible, mais cela l’a beaucoup rassuré. Il a pu épargner ces préoccupations à sa famille, car il avait remarqué que son entourage avait beaucoup de mal à gérer des adieux aussi concrets. »
« Johan était passionné par tout ce qui a des roues et un volant : camions, bus, taxis, motos... et il voulait que les véhicules jouent un rôle central pendant la cérémonie. Nous avons donc appelé ses anciens employeurs afin que son camion, son bus et son taxi d’autrefois l’attendent après la cérémonie », se souvient Gaëlle. « Les funérailles de Johan ont pris la forme d’un véritable hommage. Tous les éléments de la cérémonie évoquaient des bribes de sa vie. J’ai posé ses bottes et son chapeau de cow-boy bien en vue, un groupe de musique country est venu jouer... On retrouvait Johan partout. »
« Les funérailles se sont déroulées exactement comme Johan et moi l’avions prévu quelques semaines avant son décès. Ce fut une période émouvante, mais aussi très belle, car j’ai pu l’aider à partir en paix puisqu’il savait exactement comment se dérouleraient ses funérailles. »