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Faire face au deuil : l’intérêt des groupes de soutien

21 septembre 2023
Temps de lecture: 3 min

La plupart des personnes qui ont perdu un être cher parviennent à accepter cette perte après un temps. Ils le doivent souvent au soutien de leur famille, d’amis ou de collègues. Il peut néanmoins être très bénéfique d’en parler avec des personnes que vous ne connaissez pas (encore), mais qui comprennent bien ce que vous traversez, car elles ont également vécu la perte d’un être cher.

Reconnaissance entre compagnons d’infortune

Ann Costermans, conseillère en matière de deuil et de perte chez DELA, elle-même bénévole au sein d’une association de soutien : « Les gens cherchent à s’identifier à leurs compagnons d’infortune pour diverses raisons. Lorsque le deuil frappe à l’improviste, on ne comprend généralement pas ce qui nous arrive et on se pose une multitude de questions. Comment tenir le coup face à un chagrin parfois accablant ? Y aura-t-il un jour une éclaircie ? Comment se déroule le processus de deuil, aujourd’hui et à l’avenir ? Quelle attitude adopter face à un(e) partenaire qui vit son deuil d’une tout autre manière ? Aborder toutes ces questions avec des pairs et partager ses expériences et ses connaissances peut être très rassurant et porteur d’espoir. »

Dans un groupe de soutien, la perte est, en outre, reconnue à sa juste valeur. On entend souvent que, quelque temps après les décès, les proches de la personne endeuillée reprennent le cours de leur vie et ne semblent plus (ou plus aussi souvent) avoir besoin de parler du défunt. La situation est, dans la plupart des cas, très différente pour les personnes endeuillées. Pour elles, c’est comme si le monde s’était arrêté de tourner. Elles ressentent encore et toujours le besoin de parler très fréquemment de leur proche décédé et de leur perte. « C’est tout à fait logique », affirme Ann Costermans. « Le lien affectif ne se rompt pas lorsque l’autre disparaît. Et on a envie de parler de cet être cher. »

« Un compagnon d’infortune comprend tout cela. Il vous posera des questions sur le lien qui vous unissait avec le défunt, vous demandera pourquoi cette personne était si chère à votre cœur et comment vous vous sentez “en ce moment”. Un compagnon d’infortune “écoute” vraiment votre histoire, même si vous l’avez déjà racontée plusieurs fois, et n’hésitera pas à poser une main sur votre épaule dans les moments les plus difficiles. Cela crée un lien. Les groupes de soutien donnent parfois naissance à de belles amitiés. Les membres sont là les uns pour les autres. Dans les mauvais, mais aussi dans les bons moments. »

Comment trouver un groupe de soutien adapté ?

Partager ses expériences et ses émotions avec des personnes qui vivent des expériences similaires peut donc avoir des vertus curatives. Mais comment trouver un groupe de compagnons d’infortune qui vous apporte le soutien que vous recherchez ? Ann Costermans : « Il existe de nombreux groupes de soutien destinés aux personnes endeuillées, à l’échelle locale et nationale, sur une base volontaire ou professionnelle. Ces groupes sont souvent adaptés à des personnes qui se trouvent dans une situation de perte spécifique. Ils ciblent par exemple la perte d’un partenaire, ou d’un enfant à naître. Il existe cependant aussi des organisations qui ne s’adressent pas à un groupe cible spécifique. Ce qui importe, c’est que les participants se sentent en sécurité dans le groupe. L’initiative doit accueillir ceux qui souhaitent raconter leur histoire, mais aussi ceux qui veulent juste écouter et ne pas partager leur expérience, ou seulement après plusieurs rencontres. »

Le déroulement des réunions varie d’une organisation à l’autre. Vous pouvez, dans l’ensemble, vous attendre à un cadre convivial, avec des chaises confortables, une boisson et quelques amuse-bouche, pour vous permettre de vous sentir « comme chez vous ». Les participants échangent leurs histoires, leurs expériences et leurs émotions, mais aussi des conseils et des connaissances : titres de livres, podcasts, événements… Tout ce qui peut aider à rendre le deuil plus supportable. Le rire est parfois aussi encouragé à l’évocation de souvenirs agréables.

Votre médecin généraliste ou votre thérapeute (du deuil) pourra vous aider à trouver un groupe de soutien adapté. Au moment de faire votre choix, attardez-vous sur des éléments tels que la taille du groupe, la fréquence et la durée des réunions, la confidentialité ou l’expérience de l’animateur… Assistez à plusieurs réunions pour évaluer si le groupe vous offre un environnement d’appui sûr, dans lequel vous vous sentez à l’aise.